Selon l’Organisation mondiale de la santé, les ISS sont des différences importantes et systématiques dans l’état de santé observées entre des groupes sociaux. Ces inégalités ne sont pas dues au hasard ou à des facteurs biologiques, mais sont construites par la société et reflètent des injustices dans la répartition des ressources et des opportunités.

La réduction des inégalités sociales de santé est un enjeu central de santé publique inscrit dans La « Stratégie Nationale de Santé » et figurant dans les priorités des Agences Régionales de Santé. Contrairement à ce qu’elles pourraient laisser paraître, les interventions en santé (soin, prévention, promotion de la santé) prennent en compte la pathologie pour en déterminer des actions d’amélioration. Pour autant, les déterminants de santé comme les facteurs liés au mode de vie individuel, aux réseaux sociaux et communautaires, au cadre de vie et de travail, ne sont souvent pas tous pris en compte, situation menant à creuser les inégalités sociales de santé.

Les nombreuses actions locales des intervenants de terrain constituent une expérience riche d’enseignement à tirer, souvent peu décrite, évaluée ou transférée, qui servirait à mieux travailler sur cet enjeu de réduction des ISS.

L’ETP vise à aider les patients à acquérir ou maintenir des compétences pour gérer au mieux leur santé au quotidien en intégrant une démarche d’empowerment : surveillance, adaptation du traitement, prévention des complications, implication active dans le parcours de soins. Elle repose sur une démarche centrée sur le patient, menée par des professionnels formés et éventuellement des patients-experts. L’ETP agit comme levier d’inclusion pour des populations éloignées du système de soins (précarité, migrants, sans couverture sociale), et renforce le lien de confiance entre soignants et soignés.

Dans une 1^ière partie, ces deux concepts ont été détaillés par Géraldine TISSERANT, coordinatrice pédagogique, référente ETP à Promotion Santé Occitanie avec une présentation des définitions ainsi que des apports théoriques.

Dans ce cadre, la sociologue-chercheuse Pascale MANUELLO a présenté les résultats d’une recherche menée dans un service hospitalier d’éducation thérapeutique pour des patients diabétiques de type 2. L’objectif de la recherche étant d’une part, d’analyser comment les inégalités sociales interfèrent avec l’appropriation du programme par les patients, et d’autre part, de transférer des connaissances aux professionnels pour mieux tenir compte de cette problématique.

Mme Fanny RIBIERE, cadre de santé de nutrition et le Dr Valérie LAI-KUEN, médecin du service d’obésité complexe, travaillant au sein de la Clinique Vernhes à Bondigoux, coordonnent l’Unité transversale d’Education thérapeutique (UTEP) Obésité Occitanie. Elles ont présenté les différentes missions de l’UTEP en les illustrant d’exemples concrets d’actions réalisées sur le terrain au cours de ses dernières années. 

Le Docteur Adrien DURAND, coordinateur du dispositif ETP à l’association DREAM (Diabète Recherche Education Alimentation Métabolisme) accompagné d’un patient-partenaire ont présenté leur programme d’ETP et témoigneront de la prise en compte des ISS dans sa mise en place.

Christine Chollet est pédiatre au CHU de Toulouse et membre de la Structure d’Expertise Régionale en Obésité (SERO) Occitanie. Elle a présenté le programme d’éducation thérapeutique “Bulle Ronde” qu’elle coordonne et qui est destiné aux femmes enceintes en situation de surpoids ou d’obésité. Ce programme a pour objectif principal la prévention ultra précoce de l’obésité de l’enfant.